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Mario Gabriele Andretti est un pilote automobile américain d'origine italienne, né le 28 février 1940 à Montona (Italie). Vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis en 1969, champion du monde de Formule 1 en 1978 et titré à plusieurs reprises en USAC/CART, il est considéré comme l'un des plus grands pilotes américains de l'histoire.
Biographie
L'arrivée aux États-Unis
Après avoir passé de nombreuses années dans un camp de réfugiés en Italie (l'Istrie, région située à l'est de la Vénétie où elle vivait, a en effet été annexée à la
Yougoslavie au lendemain de la seconde guerre mondiale), la famille Andretti obtient en 1955 son permis d’immigration vers les États-Unis et part habiter à
Nazareth, en
Pennsylvanie. Passionnés de sport automobile (en Italie, ils avaient notamment assisté au GP d’Italie et aux Mille Miles), Mario Andretti et son frère jumeau Aldo restent au contact des voitures puisqu’ils obtiennent un travail dans un garage. Rapidement, ils parviennent à mettre suffisamment d’argent de côté pour s’offrir à leur majorité leur première voiture et participer à des compétitions locales de stock-car. Mario et Aldo Andretti ne tardent pas à se forger une réputation de véritable terreurs des circuits.
Succès sur tous les fronts
Suite à un grave accident d’Aldo, obligé de mettre un terme prématuré à sa carrière naissante de pilote, Mario poursuit son ascension en solitaire. En 1964, il intègre les rangs du championnat USAC de monoplace. Puis l’année suivante, alors qu’il a enfin obtenu la nationalité américaine, il termine 3e des
500 Miles d’Indianapolis pour sa toute première participation. Devenu au même titre que
A.J. Foyt la référence des courses américaines, Andretti remporte le titre USAC en 1965 et 1966.
Pilote éclectique, il brille également dans d’autres disciplines puisqu’en 1967, il s’impose aux 12 heures de Sebring (épreuve d’Endurance) et au Daytona 500 (épreuve de stock-car). L'année 1968 est également l'occasion pour Mario d'effectuer ses débuts dans le championnat du monde de Formule 1. Au mois de septembre, il est appelé par l'écurie Lotus pour disputer le GP d'Italie à Monza. Bobby Unser, son grand rival de l'USAC, doit également débuter en F1 ce même jour sur une BRM. Après des premiers essais convaincants le vendredi, les deux hommes reprennent l'avion pour les Etats-Unis afin d'y disputer le Hoosier 100, une prestigieuse épreuve de sprint-car. De retour in extremis en Italie pour le Grand Prix de F1 le dimanche matin, ils se voient refuser le départ par les organisateurs qui doutent de leur condition physique après un tel périple et peuvent s'appuyer sur un point du règlement interdisant de prendre part à une course moins de 24 heures avant un Grand Prix. Les deux Américains reportent leurs débuts en F1 au GP des Etats-Unis à Watkins Glen quelques semaines plus tard. Pour son premier week-end "complet" en F1, Andretti fait sensation en décrochant la pole position.
En 1969, Mario remporte son troisième championnat USAC, après avoir notamment remporté les 500 Miles d’Indianapolis. Ce sera la seule victoire de Mario dans la célèbre épreuve, ainsi que le point de départ d’une sorte de malédiction pour la famille Andretti à Indianapolis.
La consécration en Formule 1
Après sa première expérience en
Formule 1 en 1968, Andretti retrouve à temps partiel le championnat du monde en 1969 (chez
Lotus), en 1970 (chez
March) et en 1971 et 1972 (chez
Ferrari). En 1971, il remporte même pour la Scuderia le premier Grand Prix de la saison en Afrique du Sud, son premier succès en F1
En 1973 et 1974, Andretti se reconcentre sur les courses américaines puisqu’il dispute le championnat de Formule 5000 au sein de l’écurie de l’ancien pilote Parnelli Jones. Ce dernier rêve de Formule 1 et parvient à convaincre son pilote de le suivre dans l’aventure. À partir de la fin 1974, Mario Andretti retourne donc en Formule 1. Mais l’épopée Parnelli tourne rapidement au désastre. Les résultats ne viennent pas et les caisses de l’écurie se vident. Début 1976 au bout de quelques courses, l’équipe Parnelli F1 doit renoncer, ce qui permet à Andretti de rejoindre Lotus.
Ce n’est qu’avec une certaine réticence qu’Andretti s’engage avec la célèbre écurie britannique: ayant profité du forfait de Parnelli au tout premier GP de la saison, Andretti avait déjà effectué une course au volant de la Lotus lors du GP du Brésil 1976 et avait pu mesurer le faible niveau de compétitivité des voitures de Colin Chapman. Le futur va pourtant donner raison au pilote américain. Fin 1976, Andretti remporte le dernier GP de la saison, au Japon sous la pluie. Et surtout, en 1977, Colin Chapman sort la Lotus 78, restée dans l’histoire comme la première F1 “wing-car”, c’est-à-dire une monoplace conçue en forme d’aile d’avion inversée, ce qui lui confère une tenue de route redoutable. Avec 4 succès, Mario Andretti apparaît comme l’homme fort du championnat du monde 1977 et semble longtemps en mesure d’accrocher le titre mondial, mais la faible fiabilité de son moteur Ford ne lui permet pas de résister à Niki Lauda sur la durée de la saison. Au volant de la Lotus 79, il prend sa revanche en 1978, au terme d’une domination impériale. Le sacre mondial de Mario Andretti est pourtant terni par la mort de son coéquipier et ami Ronnie Peterson des suites d’un carambolage survenu au départ du GP d’Italie, le jour même où Andretti s’assure de son titre.
Le titre mondial d’Andretti est accueilli avec un entrain modéré par les observateurs. Beaucoup s’accordent à penser qu’il doit essentiellement son succès à la large supériorité de sa machine. D’autres regrettent également que son coéquipier Ronnie Peterson, considéré comme l’un des meilleurs pilotes de sa génération et probablement plus rapide qu'Andretti, n’ait pas été en mesure de lui contester ce succès, tenu qu’il était par un statut assez strict de deuxième pilote au sein de l’équipe Lotus. Au crédit d’Andretti, il convient toutefois de noter que, pilote très réputé pour son sens technique, c’est lui qui depuis 1976 avait assuré le développement du concept de la ‘’wing car”, et participé ainsi grandement au redressement d’une équipe qui était au plus bas à son arrivée.
En 1979 et en 1980, les Lotus perdent leur avantage, la concurrence s'étant à son tour lancé sur la voie de l'effet de sol. Peu à son avantage, Andretti quitte Lotus pour rejoindre Alfa Romeo en 1981, sans guère plus de succès. Sans volant régulier en 1982, il effectue un premier interim chez Williams en début de saison (à la place de Carlos Reutemann) puis un deuxième chez Ferrari en fin de saison (à la place de Didier Pironi). À Monza, Andretti stupéfait les observateurs en signant la pole position puis en terminant sur le podium.
Fin de carrière
À partir de 1983, Mario retourne aux États-Unis pour y disputer le championnat
CART. Au sein de la nouvelle écurie Newman-Haas (fondée notamment par l’ancien acteur
Paul Newman), il remporte le titre en 1984. Sur le déclin à partir de la fin des années 1980 (il subit notamment la rude concurrence de ses fils
Michael et
Jeff, ainsi que de son neveu
John) il quitte le CART à l’issue de la saison 1994. Il compte alors 507 départs dans les épreuves de style IndyCar.
La page de la monoplace ainsi tournée, Mario décide de repartir à l’assaut des 24 Heures du Mans, seule épreuve absente de son palmarès. Il espère ainsi devenir le deuxième pilote après Graham Hill à réaliser le triplé "Indianapolis 500 - Championnat de F1 - 24 heures du Mans". Troisième de l’épreuve en 1983 (avec son fils Michael comme équipier), il passe proche de la victoire en 1995, mais doit se contenter de la deuxième place d’une course que lui et son équipe n’auraient jamais dû perdre. Mario reviendra une dernière fois dans la Sarthe en 2000, à l’âge de 60 ans, pour une prestation peu convaincante.
En 2003, Mario Andretti ressort brièvement de sa retraite à l’occasion des essais des 500 Miles d’Indianapolis. Au volant d’une Dallara-Honda de l’écurie co-dirigée par son fils Michael, il envisage de participer aux qualifications, voir à la course, mais un effroyable accident survenu lors d’une séance d’essais libres (sa voiture a décollé sur un débris et a effectué une série de loopings avant de retomber sur ses roues, sans dommage pour son pilote) l’incite à ne pas prolonger l’expérience.
Voir aussi
- Michael Andretti et Jeff Andretti, ses fils
- John Andretti, son neveu
- Marco Andretti, son petit-fils
- Pilotes de Formule 1 : classement par année
- Pilotes de Formule 1 : classement par meilleurs tours
- Pilotes de Formule 1 : classement par podiums
- Pilotes de Formule 1 : classement par poles position
- Pilotes de Formule 1 : classement par victoires
- Pilotes de Formule 1 : classement par hat tricks